TEXTE DE LAE COMMISSAIRE

Au premier abord, c’est la multidisciplinarité de leurs pratiques artistiques (photographie, collage, teinture naturelle) qui semble unir l’artiste haïtienne Marie-Denise Douyon et l’artiste camerounaise-belge Mallory Lowe Mpoka. Pourtant, plus nous prenons le temps de partager du temps avec leurs œuvres, plus les thématiques de leur travail autour des réalités diasporiques et des héritages culturels noirs se confirment comme étant au centre de leur travail.

L'œuvre Lumière de Marie-Denise Douyon porte bien son nom avec la luminosité mystérieuse qui émane de ce somptueux panneau de bois composé de matériaux mixtes recyclés et peinture à l’huile. Marie-Denise nous transporte dans son imaginaire unique, où souvenirs ancestraux et douceur s’unissent. L’artiste nous invite à suivre son parcours fantasmagorique ancré dans l’affection de la réinvention de soi à travers une création libre. C’est avec cette liberté que Marie-Denise offre un souffle frais à ce que l’on décrit comme étant un sanctuaire, la maison intérieure. 

Les sanctuaires sont au cœur de la pratique artistique de Mallory Lowe Mpoka, sujet que l’on retrouve aussi dans son œuvre Threads Unravelling, qui fait partie de la série photographique What is this home that is home that is not home (2020). Prenant place à la plage de Verdun, les deux personnes noires représentées dans cette photographie s’enlacent dans de l’argile rouge. Cette argile rouge fait référence à la terre paternelle de Mallory, le Cameroun, où l’argile rouge est une matière prédominante. Ce moment intime partagé entre les deux protagonistes forme un petit sanctuaire d’affection et questionne nos propres conceptions du foyer. 

Marie-Denise Douyon et Mallory Lowe Mpoka nous offrent donc des réflexions sur les mémoires ancestrales des diasporas noires et le nomadisme qui transcendent les frontières invisibles.