L’art dans la rue
ART URBAIN MONTRÉAL ENCOURAGE LES PROJETS PERMETTANT LA DIFFUSION DE L’ART EN CONTEXTE URBAIN
Ses objectifs: stimuler la vitalité culturelle des quartiers, les revitaliser, développer une culture de proximité et offrir une plus grande visibilité pour nos artistes explorant diverses démarches et champs de pratiques artistiques.
Cette première exposition l’Art dans la rue propose des reproductions sur papier d’œuvres en art visuel 24X36 po sur des palissades dans les rues de Montréal..
LES ARTISTES: Peter Gnass, Danielle Lamontagne, Baudoin Wart
C’est dans cet esprit que cette première exposition a été créée. Elle rejoint le public là où il se trouve dans son quotidien, afin de lui faire découvrir l’art à travers trois artistes de pratiques différentes dans le domaine de l’art actuel, de l’art médiatique et de l’art de la performance.
ÉTÉ 2021
PETER GNASS
Peter Gnass, Crypte en Pologne, 2008, photographie, impression numérique, 66 x 50 cm
PARCOURS, PETER GNASS
(il)
Né en 1936 en Allemagne, Peter Gnass vit et travaille dans le comté de Nicolet-Yamaska. Ayant fait l’acquisition de l’édifice pittoresque du Vieux théâtre de Pierreville en 2013, depuis il y a établi son lieu de résidence, de même que son atelier de travail. Ayant étudié à l’Académie des beaux-arts Lerchenfeld de Hambourg, jusqu’à ce qu’il immigre au Canada, en 1957, il a complété sa formation en beaux-arts à l’École des beaux-arts de Montréal.
Le parcours pluridisciplinaire de Gnass, figure de proue de l’art contemporain au Québec, s’échelonne sur un peu plus d’une cinquantaine d’années. Dès 1965, en tout début de carrière, déjà le Musée des beaux-arts de Montréal lui consacrait une importante exposition individuelle. À cette époque, l’artiste s’intéressait surtout à la gravure. Toutefois, dès l’année suivante, il s’adonna davantage à la sculpture, ce qui l’amena à être sélectionné pour exposer ses œuvres dans le cadre du Symposium de sculpture d’Alma.
Artiste engagé, excellent orateur et pédagogue, il a été président de l’Association des sculpteurs du Québec de même que professeur agrégé au Département des arts visuels de l’Université d’Ottawa de 1975 à 1996.
Peter Gnass compte à son actif une multitude d’expositions individuelles et collectives présentées dans plusieurs villes du Québec, du Canada de même que partout dans le monde, notamment en France, en Belgique, en Italie, en Suisse, au Danemark, aux Antilles, aux États-Unis, etc.
Ses gravures, sculptures, dessins et photographies font partie de nombreuses collections publiques et corporatives, dont celles du Musée d'Art Contemporain de Montréal, du Musée national des beaux-arts du Québec, du Musée des beaux-arts de Montréal, de la Banque d’œuvres d’art du Canada, du Musée d’art de Joliette, du Musée d’art contemporain des Laurentides, de la Collection Loto Québec, de la collection d’œuvres d’art de la Ville de Montréal, de la Galerie de l'UQAM et du Musée régional de Rimouski.
Une quantité phénoménale d'articles, d'ouvrages et de films a été consacrée à Peter Gnass dont l’œuvre a significativement contribué à l’avancement de l’art contemporain au Québec dans son contexte international. Membre de l'Académie royale des arts du Canada, il est aussi le Lauréat de nombreux prix artistiques.
Intervenant depuis longtemps dans la sphère publique, il a créé plusieurs œuvres urbaines. On lui doit, entre autres, l’une des plus impressionnantes stations de métro à Montréal, c’est-à-dire la station Lasalle dont il a magnifié le sens, la lumière. À l’aide de feuilles d’acier inoxydable envahissant murs et plafond, ces surfaces qui nous miroitent nos présences corporelles et qui amplifient la lumière provenant d’un puits de lumière, cette œuvre d’intégration à l’architecture est un véritable chef-d’œuvre.
Texte : Céline Mayrand
DANIELLE LAMONTAGNE
Danielle Lamontagne, Rêve/ Dream, Je plonge 1, 2019, image numérique, impression numérique, 27,61 x 32,61 cm
RÊVE ..... Je suis femme, je suis feu, je cours
Je suis femme, je suis eau, je plonge
Je suis femme, je suis air, je danse
Un rêve ne meurt jamais, seul le désir de s’habiter s’affaiblit
Parce nous oublions d’écouter la force qu’il nous crie
Rêver ce n’est pas dormir mais s’éveiller à ce que nous sommes à tout prix
PARCOURS, DANIELLE LAMONTAGNE
(elle)
Née en 1962 à Montréal, Danielle Lamontagne y réside et y travaille. Détentrice d’un baccalauréat en design graphique (1996) à l’Université du Québec à Montréal, elle y a aussi complété une maîtrise en Arts et lettres en communication, avec concentration multimédia interactif (2000).
Visionnaire, Danielle Lamontagne figure parmi les créateurs précurseurs de l’emploi du numérique dans la création. Les vertus de ce médium, étaient encore sous-estimées par le milieu des arts, à la fin des années 1990, elle n’hésitait pas à y avoir recours pour créer des œuvres artistiques et personnelles. Elle crée alors sa galerie virtuelle et interactive Digital Image Art, afin de diffuser et de promouvoir sur internet ses créations en art (images numériques) et en multimédia (vidéo et son).
Bien qu’elle produise aussi des œuvres sur toile ou sur papier, les œuvres numériques et les installations médiatiques immersives sont plus présentes dans son parcours actuel. On y retrouve des projections, vidéos, images numériques, sons et objets complémentaires qui s’organisent dans l’espace pour représenter conceptuellement l’idée. La lumière et le son y sont omniprésents, cohabitant avec des matériaux multiples.
Elle crée toujours selon une même constance d’esprit. Elle écrit des “slams silencieux” poésie rythmée sur un sujet qui se veut déclencheur d’une réflexion ou d’un état. Ce texte poétique est le point de départ pour les démarches de ses installations artistiques.
Artiste engagée, elle jette un regard lucide et critique sur les paradoxes de la vie et de l'humanité. On y décèle une poésie douce-amère, parfois crue, à la manière engagée de l'art performatif. Les textes sont parfois contemplatifs, poétiques, mais discrètement ils mettent en relief l’absurde en proposant l’idée d’une évolution vers le mieux.
Dans un deuxième temps par la recherche d’une certaine beauté, les œuvres cherchent aussi à inspirer un nouveau sentiment d’interdépendance et de responsabilité partagée pour le bien-être de l’humanité, des êtres vivants dans leur ensemble et des générations futures. Une façon de vivre juste, durable et pacifique. À travers sa démarche, l’artiste cherche à se reconnecter, pour retrouver cet espace originel, sacré, à l’intérieur de soi, où tout peut être encore en équilibre et en paix.
BAUDOIN WART
Baudoin Wart, Spirale 1, 2011, tableau acrylique, 35,56 x 45,72 cm
PARCOURS, BAUDOIN WART
(il)
Né en 1960 à Coteau-du-Lac en Montérégie, Baudoin Wart vit et travaille à Montréal. Artiste pluridisciplinaire, il revendique un art fondé sur l'instinct et la pensée sauvage. La peinture est donc chez lui une manière de se connecter à ce qu’il y a de plus viscéral, d’obscur ou d’impénétrable en lui.
Dès le début des années 80, alors qu’il amorçait la vingtaine, Baudoin Wart ressentait l’urgence de faire bouger et de faire évoluer ces choses qui lui semblaient mortellement insipides, stagnantes et moroses. Montréal et la grisaille de son urbanité, platement ordonnée, il lui fallut la « déranger » un peu, toutefois de manière constructive, fertile.
De connivence avec le milieu culturel, artistique, et qui spontanément lui réclamait ses services d’afficheur singulièrement efficace, attentionné et conscient de la précarité financière d’une telle clientèle, en 1987 Baudoin Wart a créé sa propre entreprise d’affichage sauvage à vocation culturelle. Depuis lors, PUBLICITÉ SAUVAGE n’a jamais cessé de colorer, de « mouvementer » au quotidien notre vision de la Ville.
Chez ce peintre doublé de l’entrepreneur « pour gagner sa vie », la peinture qu’il n’a jamais abandonnée est sa façon vitale de rencontrer l’invisible, une manière de se connecter à l’immatérialité psychique et d’accéder à ÇA, cette partie la plus obscure, la plus impénétrable de sa personnalité. Introspective, à la fois ludique et périlleuse, l'œuvre de Wart s’attaque à toute surface blanche (de papier ou de toile) comme s’il s’agissait d’un champ d’investigation du subconscient en lequel Mourir à soi, pour renaître à tout. (B.W.)
À la manière de l’écriture automatique, pinceaux, crayons et spatules sont chez lui les extensions opératoires d’inspirations soudaines. Comme autant d’illuminations, celles−ci donneront lieu à des formes, à des textures et à des couleurs qui souvent se sépareront de leur référence à la matérialité des sujets ou des objets représentés. À l’instar des peintres fauves, cette dissociation des couleurs conventionnelles, attribuées à la matérialité des choses et à la corporalité des êtres, aura pour effet d’accentuer l’expression pure d’un inconscient inaltéré, libre et opérant bien malgré lui.
Ses œuvres qui s’organisent spontanément transforment l’acte de création en une ardeur de vie retrouvée. Ces illuminations qui donnent lieu à des formes, à des textures et à des couleurs vivantes se détournent de la concrétude de tout référent au profit du symbolique, du magique, et de l’expression pulsionnelle d’impressions intangibles. Ses tableaux témoignent du cheminement inclassable, voire « indiscipliné » de cet artiste chez qui la constance est essentiellement le renouvellement.
Texte : Céline Mayrand
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